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Voici que je rencontre des étudiants en école de commerce. Le but étant de partager mes expériences passées et de les préparer à devenir à leur tour de futurs managers, je me dis que la meilleure manière d'entrer en contact avec eux passe d'abord par le corps avant même de leur adresser la parole. Mon geste est automatique, je leur sers la main. Le 'Bonjour, enchantée de faire votre connaissance' suivra dans la foulée. Car 50% de notre communication est avant tout non-verbale. Ils ne sont pas encore installés que, déjà, je perçois des pans de leur personnalité.
En tant que commercial, c'est un enjeu crucial. Avant même que vous n'ouvriez la bouche pour parler, tous les sens de votre interlocuteur vont, consciemment ou pas, se mettre en alerte. Ses yeux vont automatiquement s'accrocher à des points de repère (coupe de cheveux, silhouette, vêtements...), son corps va intégrer une énergie différente, ressentir des sensations et émotions, sentir une odeur... Toutes ces informations vont être automatiquement stockées dans sa mémoire. C'est ce qu'on appelle la première impression. "Il est impossible de ne pas communiquer." précise Paul Watzlawick, fondateur de l'Ecole de Palo Alto.
Autant vous dire que cette première impression est primordiale lors d'un rendez-vous professionnel ou même personnel. Vous savez de suite si la personne en face de vous, vous est sympathique ou non ! Mais rien n'est gagné ! Reste à prouver, avec les 50% restants de communication verbale cette fois-ci, que votre interlocuteur vaut la peine d'être écouté. On peut paraître sympathique de prime abord et avoir un discours creux ou des propos choquants, qui cassent alors l'image que l'on s'était faite de la personne.
Mais revenons-en au fait de serrer la main de mes chers étudiants par lequel le premier contact commercial passe indéniablement. Je leur fais faire un petit exercice de "salutation manuelle" de chacun de leurs petits camarades sans aucune explication. Je leur demande leur ressenti. "C'était sympathique et atypique", me répond-on. Soit, mais encore ? Je leur propose alors une petite lecture corporelle avant de refaire le même exercice "en conscience".
Remarquez-vous combien votre main est moite, chaude ou froide ? Combien elle est pressante, (voire oppressante si vous y mettez carrément les 2) ou, au contraire, plutôt molle ? Comment votre bras s'articule, bloquant le passage à l'interlocuteur histoire de vous protéger ? Comment elle se tourne vers le sol ou vers le plafond ? Prenez-vous pleinement la main de votre interlocuteur ou la serrez-vous du bout des doigts ?
Et il n'y a pas que la main, dans l'histoire !
Que dire de votre regard quand vous serrez la main de quelqu'un ? Est-il fuyant ? Déjà passé à autre chose ? Absent ?
Et votre position face à la personne que vous saluez ? Distant ? En face ? Prêt à partir ?
Il y a bien longtemps, serrer la main d'une personne était une façon de vérifier que l'on pouvait entrer sereinement en contact. Secouer le bras permettait de voir qu'aucune arme ne se dissimulait sous la manche d'un vêtement. C'est donc un geste culturel et symbolique de paix.
Chaque mouvement, chaque intensité, chaque ressenti signifie quelque chose que vous n'avez même pas besoin de traduire.
Votre corps s'en charge pour vous.
Serrez un peu plus la main de votre enfant, il comprendra de suite qu'il doit arrêter ce qu'il est en train de faire !
Caressez la paume de votre partenaire avec votre pouce alors que vous marchez côte à côte, main dans la main, il saura de suite qu'il s'agit d'une pensée tendre !
Apprendre à en prendre conscience permet de corriger certaines choses qui vous mettent dans l'inconfort face à l'autre.
Prenez le temps d'entrer dans la relation à l'autre.
Prenez le temps de sentir et de transmettre à votre tour la douceur, la chaleur, la bienveillance de votre intention.
Les quelques premières minutes de ce contact peuvent vous révéler bien plus que votre 1° impression et vous mener parfois bien plus loin dans la relation ;-) !
